Moi? Un rat de laboratoire?!

Depuis des années, je me plains du manque de recherche au sujet de la pelade. Étant une condition relativement commune, mais non mortelle, il me semble qu’on entend peu parler de nouveaux traitements. Pourtant, si je me fie à ce que je reçois comme messages de personnes qui vivent avec l’alopécie, cet état peut mener à la dépression et à une perte considérable de confiance en soi.

Dernièrement, des amies vivant avec cette condition immunitaire m’ont dit qu’il y avait une étude clinique sur un nouveau traitement. Je n’étais pas vraiment intéressée. Il faut dire qu’au fil du temps, tant de personnes m’ont conseillé tel ou tel traitement… J’ai pratiquement tout essayé et je suis devenue un peu blasée.

Puis, ma dermatologue m’a appelée directement pour m’en faire part. « Comme votre nuque est récalcitrante, peut-être qu’il vaudrait la peine d’essayer! » Ça m’a mise en confiance.

Deux jours plus tard, je recevais une photo de mon ami David, prise dans le métro.

J’ai décidé d’appeler pour prendre des informations. (On ne perd rien à poser des questions, après tout!) Une dame a pris le temps de jaser avec moi, de me questionner sur mon état de santé et sur l’état de ma tête. Elle m’a expliqué que l’étude s’étend sur 32 semaines. Le médicament est sous forme de comprimés à prendre deux fois par jour. En tout, environ onze rencontres sont prévues pour faire le suivi. L’étude se fait chez Innovaderm, à Montréal, à deux pas du pont Jacques-Cartier. (Au moins, ce n’est pas troooop loin dans la ville!) Il y a une compensation financière prévue de 825$. (Or, j’avoue qu’ici, c’est loin d’être un argument suffisant pour me convaincre… Onze rendez-vous à Montréal, c’est quelque chose, quand on n’habite pas la grande ville!)

Avec ces informations en main, j’ai pris rendez-vous. Ce rendez-vous, C’EST CE MATIN! Ouh la la! Je suis nerveuse! Je ne sais pas trop dans quoi je m’embarque! Aujourd’hui, c’est simplement un rendez-vous avec un médecin qui lui, va décider si je suis éligible à l’étude.

Je m’imagine déjà entrer dans la salle d’attente, voir le regard des autres « peladeux » et « peladeuses » se lever sur moi… Je n’aurai jamais vu autant de gens sympathiques à la causes réunis dans un même lieu! Hi! Hi! Qui sait? Peut-être vais-je faire de belles rencontres, comme j’en ai fait jusqu’à maintenant, grâce à ce blogue?

Si je ne suis pas tenue à la confidentialité, je tenterai de faire un suivi ici, question de vous faire savoir comment je vis cela!

Une histoire à suivre, donc!

Signé: La tête libre, alias petit rat de laboratoire! 😉

 

 

 

Une autre femme à la tête rasée!

Tenir ce blogue et la page Facebook de La tête libre m’a permis de rencontrer des personnes extraordinaires, vivant aussi avec la pelade. Une de ces personnes est Alexandra.

Parce qu’à un moment donné, on en a marre de gérer « les trous ». D’essayer de cacher notre condition. De se trouver moche. D’essayer de garder le moral.

Hier, elle a décidé que c’en était assez, comme moi, il y a deux ans. Elle a rasé ses cheveux. Regardez comme elle est belle et qu’elle semble libérée! Bravo pour ton courage, Alex. La vie continue. Tu restes toi: une femme forte. Parce qu’on est bien plus qu’une chevelure! 😍😘💪

Voici son statut Facebook!

Faque c’est ça. Dans la catégorie je prends dorénavant ma douche plus vite que ta blonde, je gagne! (Merci Patrick) pour la blague et surtout d’endurer mon humeur de marde des derniers mois.

Certains sont déjà au courant. Depuis quelques mois, on m’a diagnostiqué une maladie auto-immune. La pelade ou l’alopécie. Ce n’est pas clair. Cette maladie n’a absolument rien de grave et n’a que pour seul effet la chute de cheveux par plaques. J’ai passé tous les tests possibles et tout est normal. Jusqu’ici, je suis arrivée à dissimuler le tout avec des pièces de cheveux partielles, mais je n’y arrive plus, avec près de 75% de perte. Comme j’étais sous le point de faire une crise de nerfs, je suis allée magasiner des perruques avec mes deux belles amies d’amour (qui voulaient se raser/couper aussi! Mention spéciale à Julie et Véro (qui sortait d’un 6h chez la coiffeuse 😳). Pas besoin de le faire, je vous crois sur paroles). J’en ai trouvé une ben belle qui est moi, tel que je l’ai toujours été. (Ma mère n’a même pas remarqué, c’est ben pour dire que c’est de la qualité… à moins que ce soit une sacré commédienne cette JJosylaine Denis

Mon fils m’a offert de me raser la tête hier, (WWill-yam Lep Age je t’aime 😍), après que la coiffeuse eut fait un premier passage. J’ai pas mal pleuré, mais si vous saviez comme je viens de m’enlever un poids des épaules!!! Pis en plus, je me trouve pas si pire! )

Faque c’est ça. Je vous le dis et je vous le montre parce que c’est l’été et que je vais clairement avoir envie d’assumer, de na pas trop suer, de ne pas scrapper ma perruque et surtout, de faire mon PB au demi de Montréal en septembre!

Pis c’est juste des cheveux! Ils vont repousser. Y’a 100$ en jeux.

IsabelleSylvie merci! Merci tellement pour l’oreille. Vous avez fait la différence. 😘

Voici donc mes deux nouveaux look! En as-tu autant toi? 😉

Si ça peut convaincre juste une personne d’en parler!

#pelade
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10 choses à faire quand rien ne va plus

Là où j’en suis

Il y a deux ans et demi maintenant que j’ai fait mon « coming out », que j’ai mis mes premières photos de moi sans cheveux sur les réseaux sociaux, que je me suis en quelque sorte mise à nue. Aujourd’hui, ma situation est différente. J’ai des cheveux. Je peux me coiffer. J’ai recommencé à « bougonner » parce ma tuque écrase mes bouclettes ou que mes cheveux ne se placent pas comme je voudrais. Je rechigne, mais en étant consciente que J’AI DES CHEVEUX. C’est une chance en soi!

Or, mes cheveux n’ont pas repoussé sur toute ma tête. Il reste encore des plaques de pelade. Je continue les traitements (je pourrai vous en parler dans un autre billet de blogue). Je ne porte plus de prothèses capillaires, car c’est très inconfortable, quand on a des cheveux. Ça glisse! De toutes façons, j’en ai assez pour pouvoir les coiffer. Je ne les attache pas, car ma nuque est encore à nue. Ça viendra, ça viendra! J’ai hâte! Je rêve de me faire un joli chignon!

Dernièrement, j’ai vécu du stress. Dans la douche, en lavant mes cheveux, j’ai remarqué qu’ils recommençaient à tomber. Des poignées de fibres restaient entre mes doigts et bouchaient même le trou de la douche. J’ai soupiré. Encore.

Des témoignages touchants

Chaque semaine, des femmes m’écrivent, désespérées par leur propre perte de cheveux. Mon cœur se serre à chaque fois, car, à la lecture de leurs témoignages, je sais exactement comment elles se sentent. Ce sentiment de perte de contrôle, la tristesse de se voir dépérir et de se sentir couler au fond de l’abîme, je connais. Je suis passée par là. Or, j’ai développé des trucs pour ne plus retomber aussi profond.

Je travaille beaucoup sur mon attitude envers la vie, depuis janvier. Appelons ça « mes résolutions ». J’ai envie de partager avec vous quelques-unes de mes astuces, au cas où ça pourrait vous aider aussi. Ça peut vous sembler anodin… Il y a deux ans et demi, je n’étais pas à ce stade du tout! Je me disais que la pelade était une maladie auto-immune et que je ne pouvais rien y faire. That’s it, that’s all!

Or, je me rends compte que tout est relié: je dois créer le calme en moi, me donner cet espace pour respirer, pour relaxer, pour diminuer l’anxiété et le stress. Ma vie trépidante ne créera pas ce « safe space » pour moi. C’est un effort que je dois faire, presque quotidiennement, pour trouver cette bulle de calme.

À la conquête de la zénitude!

Quand je perds mes cheveux, je vois cela comme un signal d’alarme que mon corps m’envoie: il a besoin que je prenne le temps de le chouchouter. Voici dix astuces que j’ai trouvées, au fil du temps. Vous les connaissez sûrement, je ne réinvente pas la roue! Je les ramène à votre mémoire et vous invite à vous mettre en action!

  1. Changer mon attitude envers la vie. Ça peut vous paraître ésotérique, mais j’avais l’impression d’être dans constamment dans la demande. J’avais l’habitude de dire « J’aimerais ça vivre ça! » ou « Il me semble que je serais due pour tel type d’événement! Je le mérite! » Aujourd’hui, je suis davantage dans la gratitude, dans les remerciements. Je me dis: « Ma vie est parfaite comme elle est. Je l’accepte comme elle est. Elle me convient ainsi. J’ai choisi mon métier. Je suis chanceuse de vivre cela. » C’est presque devenu un mantra! (Je suis travailleuse autonome, alors ça vient avec son lot d’insécurité, mais aussi avec de merveilleux avantages. Dans ma réflexion, je mise sur les points positifs.) Étonnamment, j’ai de magnifiques ouvertures, depuis le début de l’année! C’est vraiment spécial. Je crois que c’est en lien avec mon attitude!
  2. Faire du yoga. Il y a un an, j’ai commencé à faire des entraînements avec des mouvements inspirés du yoga, à l’aide d’une application sur mon téléphone. Non seulement cela a eu des effets bénéfiques sur ma souplesse, mais ce temps que je prends pour bouger en douceur et respirer est un véritable anti-stress. Je termine ma séance zen, zen, zen!
  3. Prendre le temps de respirer de façon consciente. Quand je sens le stress monter, que mon cerveau se met en ébullition comme si j’allais chasser le mammouth (!), je fais de longues inspirations et expirations. On peut s’inspirer d’exercices de cohérence cardiaque; il y a des tas de vidéos là-dessus, sur Youtube. Personnellement, quelques longues respirations suffisent à me sentir plus calme et, le soir venu, ça m’aide à trouver le sommeil rapidement.
  4. Créer pour le plaisir. Ma mère m’a offert en cadeau les ateliers du Cercle des muses. Ce sont des ateliers créatifs que l’on fait de chez soi, en même temps qu’une quarantaine d’autres personnes (qui sont visibles grâce à la vidéoconférence). On est seules ensemble! 🙂 Chaque semaine, Manon de M comme Muses nous propose un thème et nous travaillons sur notre projet dans notre atelier respectif. Quelques fois, pendant la semaine, je continue ce que j’ai commencé. Dessin, peinture, écriture, collage, plein de possibilités et de médium. En créant, je ne suis pas préoccupée par ce qui me stresse. De plus, ça me permet de laisser sortir les émotions. Ça fait un bien fou! Je « crée » littéralement le calme en moi.
  5. Prendre un bain chaud. Ah, le réconfort d’un bain chaud, l’hiver… Prendre le temps de lire, d’écouter de la musique, de ne rien faire… Le luxe total! La version estivale pourrait être de faire un saut dans la piscine et de rester allongée de longues minutes à observer les étoiles. S’arrêter un moment, pour profiter de ce privilège que nous avons d’être en vie!
  6. Faire une soirée cocooning. Écouter une série ou un film sur le divan, avec une doudou, un bon thé, un feu de foyer… Se mettre à off, le temps d’une soirée… J’ai du mal à le faire, mais quand je le fais, ça recharge mes batteries!
  7. Faire des lectures inspirantes. J’aime trouver des lectures qui me font grandir et qui apportent un éclairage nouveau sur ma vie. Je prends des notes et j’y retourne de temps à autre. Du bonbon pour l’âme!
  8. Faire de la visualisation. Quand on a l’impression qu’on perd le contrôle, on peut s’exercer à faire de la visualisation pour le reprendre: se voir en pleine possession de nos moyens, le dos droit, fière, le pas confiant. On peut aussi faire le contraire et se visualiser en train de lâcher prise. Par exemple, je me dis ce genre de phrase: « Je laisse aller ce qui est hors de mon contrôle. Je fais confiance à la vie. Tout va bien. » Je me trouve drôle de partager ceci, car c’est plutôt personnel et je risque de sembler « flyée », mais je vous jure! Ça aide vraiment, quand on travaille notre mental pour guider nos pensées vers ce qui nous élève plutôt que ce qui nous tire vers le bas!
  9. Faire du sport. Le sport, c’est la pilule magique pour le moral! Sortir dehors, aller dans la nature, observer le lever ou le coucher de soleil,  les arbres, le paysage, la neige, les oiseaux, revenir les poumons remplis d’air frais… Il n’y a rien qui bat ça! Des fois, c’est difficile de sortir, j’en conviens. Il faut se donner un coup de pied au derrière, en pensant aux bienfaits! Ça libère les endorphines et ça aide à faire sortir « le méchant »! Je ne m’en passerais pas, qu’il fasse +30 ou -30 degrés!
  10. Bien manger. Je ne suis pas un modèle: je ne mange pas toujours de façon « impeccable ». Or, je crois que bien manger nous aide, dans notre démarche de prendre soin de notre corps. Une alimentation saine aide aussi à nous donner la chance d’avoir une variété de nutriments qui aident à la croissance des cheveux. On ne soignera pas la pelade avec ça, on s’entend, mais disons que ça ne peut pas nuire!

J’espère que ces petits trucs vous aideront à prendre le chemin de la zénitude et de retrouver un sentiment de calme, voire même de fierté. En tous cas, moi, quand je sens que le stress prend le dessus, je pige dans mon sac à astuces! Avec le recul, je sais que la panique ne sert à rien. Ça nous bloque! Je pense qu’on doit plutôt aborder nos peurs de cette façon: « Ok, vous êtes là? Je vais marcher avec vous et vous montrer que je suis capable de bien me sentir quand même! »

N’hésitez pas à vous ouvrir sur ce qui vous fait souffrir. Écrire, verbaliser ses émotions, les partager avec quelqu’un qui peut nous supporter ou nous comprendre, c’est bénéfique. Ça nous permet de nous sentir moins seule. Soignons notre santé mentale! Traitons-nous comme nous traiterions notre meilleure amie: avec douceur, positivisme et indulgence.

En terminant, j’ai envie de vous dire que le moment où vous accepterez votre condition (cela peut être capillaire, mais également tout autre état), le moment où vous déciderez de faire une démarche pour vous sentir mieux sera le point de départ d’un nouveau pan de votre vie. Vous aurez de nouvelles opportunités, vous ressentirez de la joie et un bien-être profond. C’est POSSIBLE et je vous le souhaite sincèrement! ❤

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(Source photo en entête: Adobe Stock)

Mon petit bilan 2018

Merci à vous tous qui me suivez, m’encouragez, m’inspirez et m’enrichissez par vos partages.

Quand je regarde mon « best nine » d’Instagram, je remarque qu’en 2018, on dirait bien que ce qui a retenu le plus votre attention, est encore mon aventure capillaire. Je suis passée de presque « chauve » à « femme qui a une tête presque normale »! Fou, quand on y pense!

Merci pour vos bons mots, qui m’ont aidée à garder la tête haute, même si ce n’est pas facile tous les jours. Merci à toutes les personnes qui font aussi de la pelade et qui m’écrivent en privé. Merci pour votre confiance. J’ai été très touchée par vos témoignages. Si tout le monde savait à quel point nous sommes plusieurs à vivre les soucis de la perte de cheveux, on se sentirait tellement moins seuls!

Du fond du cœur, merci pour cette belle année!

Je nous souhaite collectivement plus d’écoute, d’entraide, d’empathie et de sérénité!

2019, tu peux arriver! Je suis prête! 🙏 💪🙌🎉

Pour me suivre sur Instagram, c’est par ici: instagram.com/annelisenadeau

 

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J’ai peut-être sauvé une vie

Quand j’ai décidé de parler de ma pelade et de me raser la tête, parce que je n’avais plus assez de cheveux, il y a deux ans, plusieurs personnes autour de moi ont douté. Douté de la pertinence de cette prise de parole. Douté de ma capacité à faire face au jugement des autres. Douté de cette image lisse que je projetais et qui allait peut-être être ternie. Je l’ai su. Je l’ai senti. Pourtant, une force plus grande que moi m’a poussée à le faire. Je ressentais le besoin d’écrire sur le sujet et d’en parler, même si je savais à quel point c’était risqué, pour ma carrière de chanteuse et comédienne.

Aujourd’hui, mes cheveux ont repoussé, assez pour que je sois capable de travailler sans mettre de prothèse. Je suis chanceuse et rassurée. Ce n’est toutefois pas gagné. La nuque est toujours rebelle (ça ne pousse pas encore) et j’ai encore quelques plaques, que je réussis à cacher avec le reste de mes cheveux. J’ai essayé tellement de trucs que je ne sais pas trop ce qui fonctionne; je serais bien embêtée de donner des conseils. Je me sens un peu loin de tout ça, parce que j’ai retrouvé une vie normale (ou presque, je pourrai en reparler ultérieurement). C’est aussi la raison de mon silence ici. Or, la semaine dernière, j’ai reçu ce témoignage d’Alexandre, un homme qui vit de l’autre côté de l’océan, qui m’a beaucoup touchée. J’ai demandé à l’auteur si je pouvais le partager et il a accepté. À lire!

« Bonjour,

On ne se connaît pas, j’espère ne pas vous importuner avec ce message et je vais essayer de ne pas faire trop long. Mais j’ai besoin de vous dire Merci ! Je m’appelle Alexandre, j’ai presque 35 ans et de nombreux combats. Comme vous, me semble t-il, l’un de mes combats est celui pour le droit à la différence, un combat dans la marche vers l’égalité des droits. Je suis professeur des écoles, j’enseigne à des enfants (de 5 à 12 ans) aux troubles envahissants du développement. J’entame une troisième année avec la plupart d’entre eux, certains ont rejoint le navire en cours de route. Lorsque je les ai trouvés, certains été abîmés, d’autres cassés, ils avaient perdu confiance en eux, certains ne communiquaient pas par la parole… Je me suis battu pour qu’ils soient visibles, qu’on les accepte au sein d’une école classique, qu’on voie que leur présence est également bénéfique aux autres (en France, nous sommes très en retard sur l’éducation des enfants en situation de handicap et dans le département dans lequel je vis, l’ouverture d’esprit n’est pas la qualité la plus répandue). Ils se sont battus avec moi pour reprendre confiance, s’accepter tels qu’ils sont, apprendre à compter, à calculer, à lire, à écrire, à sourire.

Aujourd’hui, ce sont des lumières, ils l’étaient déjà, il fallait simplement les aider à retirer le voile qui se trouvait dessus. Ils sont brillants de leur joie de vivre, de leur empathie, de leurs intelligences multiples. Aujourd’hui, c’est moi qui suis un peu cassé, abîmé… Ils ne le savent pas, je les protège de tout ça, je leur ai dit que j’avais eu envie de me couper les cheveux et que la prochaine fois, j’essaierai la « boule à zéro » parce que j’ai envie de voir ce que ça donne sur moi ! Ils ne le savent pas, mais ils font partie de ceux qui m’aident à retrouver ma lumière, ma confiance, ma force. Je leur montrerai le clip de cette belle chanson d’Anne-Lune, « On est tous différents » et je me permettrai, si vous le voulez bien, de leur dire que c’est la chanson d’une amie.

Il y a deux mois de cela, j’avais une belle barbe brune et des longs cheveux bruns qui commençaient à grisonner. Je ne vais pas refaire l’historique de ma pelade mais aujourd’hui, j’ai les cheveux très fins, blancs et le crâne parsemé de trou. Ma tondeuse attend dans le tiroir du meuble de la salle de bain que je trouve le courage de la mettre en marche. Je suis un homme et je sais combien il est plus facile pour un homme que pour une femme de se raser la tête. Je sais combien la société est beaucoup plus exigeante avec le physique des femmes qu’avec celui des hommes. Pour autant, j’ai beaucoup de mal à entendre des choses du style :  » T’es un mec, rases toi la tête et puis voilà! ». Lorsqu’une personne me dit cela, je me dis qu’elle n’a aucune idée de ce que je traverse. Comme on peut se sentir seul dans cette épreuve…

J’ai d’abord perdu ma moustache, puis ma barbe, c’était dure mais je me disais que ça repousserait. Et puis un dimanche, alors que je me préparais pour aller rendre visite à mon frère, j’ai découvert deux trous dans mes cheveux, un sur le côté droit et un sur le côté gauche. Je suis allé me recoucher et quand je me suis relevé, j’ai vécu une longue journée d’angoisse qui a durée une semaine (par chance, c’était les vacances scolaires et je n’avais pas à me rendre sur le lieu de travail).

J’ai erré du canapé à mon lit en faisant parfois un arrêt devant le frigo, à focaliser sur mes cheveux, à chercher à comprendre ce qui était en train de m’arriver, à avoir peur de prendre une douche et si une nuit vers 3h du matin, je n’étais pas tombé sur cette émission « Au nom de la vie, Perdre ses cheveux : un défi pour l’estime de soi », cette journée aurait pu durer encore des semaines. Vous m’avez donné l’impulsion pour retrouver le courage, la force d’affronter ce que j’étais en train de vivre, je n’étais plus seul, quelqu’un, là-bas, me comprenait. Non ce n’est pas le cancer, oui ça n’est qu’une pelade, non ça n’est pas simple pour autant.

On ne se connait pas et j’espère ne pas vous avoir importuné avec ce long message mais cette nuit là, vous êtes devenue mon amie. Et pour cela, j’aimerais vous remercier du fond du cœur. Merci d’être cette voix, merci d’être vous et d’avoir ce courage, merci de le partager. Alexandre qui désormais, avance la tête libre. »

J’ai souvent entendu des artistes dire: « Tsé, on ne sauve pas des vies… » C’est vrai. Je ne suis pas chirurgienne cardiaque ou chercheuse d’un remède contre le cancer. Cependant, de nombreuses personnes m’écrivent, particulièrement sur mon compte Instagram (parce que j’ai souvent utilisé le hashtag « alopecia » ou « pelade », pendant ma phase tête rasée), désespérées, à la recherche de solution pour faire repousser leurs cheveux. Je n’ai pas de solution miracle, mais une chose est sûre, si c’est votre cas, je peux vous dire que vous comprends. Je vous offre ma solidarité. Vous n’êtes pas seul(e). Si jamais vous avez besoin d’en parler, je suis là. N’hésitez pas à m’écrire. On va partager nos histoires, échanger.

Vous aurez compris que je ne sauve pas véritablement des vies, certes, mais je peux peut-être sauver des âmes! 😉 Ça peut faire du bien de se confier à quelqu’un qui comprend ce qu’on vit. Ça enlève un poids. Je le sais: je me suis moi-même libérée en parlant de ma condition. Si le fait que j’ai partagé ce que je vivais peut trouver un écho chez ceux et celles qui souffrent en silence, cette prise de parole n’aura pas été vaine. Je n’aurai pas vécu cette épreuve pour rien.

Merci encore à toi, Alexandre, pour ton magnifique témoignage. Quel beau modèle tu es, pour ces enfants différents, en acceptant ta propre différence! Je te lève… mon chapeau! ❤

Source photo: Alex_Po, Adobe Stock

Quand un personnage de série vit l’alopécie

Hier soir, je m’assois devant mon téléviseur. Télécommande à la main, je navigue d’une chaîne à l’autre en sachant qu’à cette heure tardive, il y a peu de chances de tomber sur une émission que j’aime.

J’arrive à ArTv, sur l’émission Notre vie (version française de This is us). J’écoute une ou deux scènes et BAM! Je tombe sur celle-ci: une scène où une femme découvre que l’adolescente qu’elle coiffe fait de l’alopécie! Elle perd ses cheveux par plaques, comme moi!

C’est la première fois que je vois ce thème abordé dans une série et je ne pouvais garder cette nouvelle pour moi! J’ai reculé l’enregistreur numérique et j’ai filmé ma télévision pour vous partager la scène. Désolée pour la qualité du son, qui laisse à désirer. C’était la façon la plus simple de garder cette scène dans mes archives de « peladeuse »!

Bravo aux auteurs de s’intéresser à cette condition répandue mais encore taboue! J’étais toute touchée de voir ça!

Femmes et chauves: elles assument l’alopécie et affrontent la vie sans cheveux

C’est la première fois que je vois ma tête en entête (!) d’un article en portugais! J’essaie d’obtenir l’autorisation de vous le traduire. En attendant, il y a Google traduction qui peut vous dépanner! 🙂

Comme vous le savez peut-être, mes cheveux repoussent. Or, il me fait toujours plaisir de partager mon histoire, car je sais que beaucoup de femmes souffrent en silence, peu importe la cause de la perte de cheveux.

Merci à Daniella Franco de RFI internationale!

Lire l’article: Mulher e careca: elas assumem a calvície e encaram a vida sem cabelos  

Entrevue en France… à distance!

Ah! Le petit monde d’Internet… Cette semaine, j’ai reçu une demande d’une journaliste du service brésilien de Radio France internationale (RFI), de Paris. Elle voulait faire une entrevue avec moi au sujet de ma condition capillaire!
C’est la deuxième fois qu’on me demande de l’autre côté de l’océan. La première fois, c’était de la part d’une recherchiste d’une émission de France 2, mais ils ne payaient pas le billet d’avion! 😉
Cette fois, nous avons pu faire l’entrevue sur WhatsApp, une application de textos « audio ». La magie de la technologie! Si jamais je vois l’article passer, je vous partagerai le lien ici!
Merci à la journaliste Daniella Franco pour son intérêt et sa délicatesse!

L’alopécie chez l’enfant

Souffrir de pelade ou d’alopécie quand on est adulte, c’est une chose. Quand on est enfant, je pense que c’est encore plus difficile.

Dans la cour d’école, on se fait regarder de travers, parce qu’on est différent. On subit les railleries ou les questions de la part des camarades. Pour quelqu’un qui est en train de bâtir son estime de lui-même, c’est déstabilisant!

Dernièrement, je recevais ce message, sur Instagram, après avoir publié une photo de moi avec mes cheveux qui repoussent: « Dommage que les cheveux soient devenus un but… Je découvre des photos de vous et d’autres femmes sans cheveux qui ont une puissance incroyable, une beauté mise à nue qui vous scotche. Les cheveux ne sont là que pour entrer dans le moule et passer inaperçue… » En lisant cela, je me disais que cette personne devait avoir tous ses cheveux, pour juger de la sorte notre désir de voir notre chevelure repousser. Ça m’a fait un gros pincement au cœur. Avais-je tort de vouloir des cheveux, même si on m’a souvent dit que le crâne rasé m’allait bien?

La jeune fille dans la vidéo suivante l’explique bien: c’est bien de passer inaperçue, des fois. On a besoin de ne pas avoir à tout expliquer, partout, tout le temps!

Quand les cheveux repoussent ou qu’on fait le choix de porter une prothèse, ça fait du bien de se sentir « normal », de se fondre dans la masse. L’alopécie, c’est un long fleuve, mais pas tranquille du tout! Parfois, il y a des vagues. À d’autres moments, on se sent en paix avec notre condition. C’est une aventure pleine de hauts et de bas.

Je partage avec vous cette vidéo au sujet d’une jeune ontarienne ayant une alopécie universelle. C’est intéressant de voir comment cette jeune fille vit avec sa condition. Elle fait preuve d’une grande force!

À écouter et à partager, pour qu’enfin, tombent les tabous!