Là où j’en suis
Il y a deux ans et demi maintenant que j’ai fait mon « coming out », que j’ai mis mes premières photos de moi sans cheveux sur les réseaux sociaux, que je me suis en quelque sorte mise à nue. Aujourd’hui, ma situation est différente. J’ai des cheveux. Je peux me coiffer. J’ai recommencé à « bougonner » parce ma tuque écrase mes bouclettes ou que mes cheveux ne se placent pas comme je voudrais. Je rechigne, mais en étant consciente que J’AI DES CHEVEUX. C’est une chance en soi!
Or, mes cheveux n’ont pas repoussé sur toute ma tête. Il reste encore des plaques de pelade. Je continue les traitements (je pourrai vous en parler dans un autre billet de blogue). Je ne porte plus de prothèses capillaires, car c’est très inconfortable, quand on a des cheveux. Ça glisse! De toutes façons, j’en ai assez pour pouvoir les coiffer. Je ne les attache pas, car ma nuque est encore à nue. Ça viendra, ça viendra! J’ai hâte! Je rêve de me faire un joli chignon!
Dernièrement, j’ai vécu du stress. Dans la douche, en lavant mes cheveux, j’ai remarqué qu’ils recommençaient à tomber. Des poignées de fibres restaient entre mes doigts et bouchaient même le trou de la douche. J’ai soupiré. Encore.
Des témoignages touchants
Chaque semaine, des femmes m’écrivent, désespérées par leur propre perte de cheveux. Mon cœur se serre à chaque fois, car, à la lecture de leurs témoignages, je sais exactement comment elles se sentent. Ce sentiment de perte de contrôle, la tristesse de se voir dépérir et de se sentir couler au fond de l’abîme, je connais. Je suis passée par là. Or, j’ai développé des trucs pour ne plus retomber aussi profond.
Je travaille beaucoup sur mon attitude envers la vie, depuis janvier. Appelons ça « mes résolutions ». J’ai envie de partager avec vous quelques-unes de mes astuces, au cas où ça pourrait vous aider aussi. Ça peut vous sembler anodin… Il y a deux ans et demi, je n’étais pas à ce stade du tout! Je me disais que la pelade était une maladie auto-immune et que je ne pouvais rien y faire. That’s it, that’s all!
Or, je me rends compte que tout est relié: je dois créer le calme en moi, me donner cet espace pour respirer, pour relaxer, pour diminuer l’anxiété et le stress. Ma vie trépidante ne créera pas ce « safe space » pour moi. C’est un effort que je dois faire, presque quotidiennement, pour trouver cette bulle de calme.
À la conquête de la zénitude!
Quand je perds mes cheveux, je vois cela comme un signal d’alarme que mon corps m’envoie: il a besoin que je prenne le temps de le chouchouter. Voici dix astuces que j’ai trouvées, au fil du temps. Vous les connaissez sûrement, je ne réinvente pas la roue! Je les ramène à votre mémoire et vous invite à vous mettre en action!
- Changer mon attitude envers la vie. Ça peut vous paraître ésotérique, mais j’avais l’impression d’être dans constamment dans la demande. J’avais l’habitude de dire « J’aimerais ça vivre ça! » ou « Il me semble que je serais due pour tel type d’événement! Je le mérite! » Aujourd’hui, je suis davantage dans la gratitude, dans les remerciements. Je me dis: « Ma vie est parfaite comme elle est. Je l’accepte comme elle est. Elle me convient ainsi. J’ai choisi mon métier. Je suis chanceuse de vivre cela. » C’est presque devenu un mantra! (Je suis travailleuse autonome, alors ça vient avec son lot d’insécurité, mais aussi avec de merveilleux avantages. Dans ma réflexion, je mise sur les points positifs.) Étonnamment, j’ai de magnifiques ouvertures, depuis le début de l’année! C’est vraiment spécial. Je crois que c’est en lien avec mon attitude!
- Faire du yoga. Il y a un an, j’ai commencé à faire des entraînements avec des mouvements inspirés du yoga, à l’aide d’une application sur mon téléphone. Non seulement cela a eu des effets bénéfiques sur ma souplesse, mais ce temps que je prends pour bouger en douceur et respirer est un véritable anti-stress. Je termine ma séance zen, zen, zen!
- Prendre le temps de respirer de façon consciente. Quand je sens le stress monter, que mon cerveau se met en ébullition comme si j’allais chasser le mammouth (!), je fais de longues inspirations et expirations. On peut s’inspirer d’exercices de cohérence cardiaque; il y a des tas de vidéos là-dessus, sur Youtube. Personnellement, quelques longues respirations suffisent à me sentir plus calme et, le soir venu, ça m’aide à trouver le sommeil rapidement.
- Créer pour le plaisir. Ma mère m’a offert en cadeau les ateliers du Cercle des muses. Ce sont des ateliers créatifs que l’on fait de chez soi, en même temps qu’une quarantaine d’autres personnes (qui sont visibles grâce à la vidéoconférence). On est seules ensemble! 🙂 Chaque semaine, Manon de M comme Muses nous propose un thème et nous travaillons sur notre projet dans notre atelier respectif. Quelques fois, pendant la semaine, je continue ce que j’ai commencé. Dessin, peinture, écriture, collage, plein de possibilités et de médium. En créant, je ne suis pas préoccupée par ce qui me stresse. De plus, ça me permet de laisser sortir les émotions. Ça fait un bien fou! Je « crée » littéralement le calme en moi.
- Prendre un bain chaud. Ah, le réconfort d’un bain chaud, l’hiver… Prendre le temps de lire, d’écouter de la musique, de ne rien faire… Le luxe total! La version estivale pourrait être de faire un saut dans la piscine et de rester allongée de longues minutes à observer les étoiles. S’arrêter un moment, pour profiter de ce privilège que nous avons d’être en vie!
- Faire une soirée cocooning. Écouter une série ou un film sur le divan, avec une doudou, un bon thé, un feu de foyer… Se mettre à off, le temps d’une soirée… J’ai du mal à le faire, mais quand je le fais, ça recharge mes batteries!
- Faire des lectures inspirantes. J’aime trouver des lectures qui me font grandir et qui apportent un éclairage nouveau sur ma vie. Je prends des notes et j’y retourne de temps à autre. Du bonbon pour l’âme!
- Faire de la visualisation. Quand on a l’impression qu’on perd le contrôle, on peut s’exercer à faire de la visualisation pour le reprendre: se voir en pleine possession de nos moyens, le dos droit, fière, le pas confiant. On peut aussi faire le contraire et se visualiser en train de lâcher prise. Par exemple, je me dis ce genre de phrase: « Je laisse aller ce qui est hors de mon contrôle. Je fais confiance à la vie. Tout va bien. » Je me trouve drôle de partager ceci, car c’est plutôt personnel et je risque de sembler « flyée », mais je vous jure! Ça aide vraiment, quand on travaille notre mental pour guider nos pensées vers ce qui nous élève plutôt que ce qui nous tire vers le bas!
- Faire du sport. Le sport, c’est la pilule magique pour le moral! Sortir dehors, aller dans la nature, observer le lever ou le coucher de soleil, les arbres, le paysage, la neige, les oiseaux, revenir les poumons remplis d’air frais… Il n’y a rien qui bat ça! Des fois, c’est difficile de sortir, j’en conviens. Il faut se donner un coup de pied au derrière, en pensant aux bienfaits! Ça libère les endorphines et ça aide à faire sortir « le méchant »! Je ne m’en passerais pas, qu’il fasse +30 ou -30 degrés!
- Bien manger. Je ne suis pas un modèle: je ne mange pas toujours de façon « impeccable ». Or, je crois que bien manger nous aide, dans notre démarche de prendre soin de notre corps. Une alimentation saine aide aussi à nous donner la chance d’avoir une variété de nutriments qui aident à la croissance des cheveux. On ne soignera pas la pelade avec ça, on s’entend, mais disons que ça ne peut pas nuire!
J’espère que ces petits trucs vous aideront à prendre le chemin de la zénitude et de retrouver un sentiment de calme, voire même de fierté. En tous cas, moi, quand je sens que le stress prend le dessus, je pige dans mon sac à astuces! Avec le recul, je sais que la panique ne sert à rien. Ça nous bloque! Je pense qu’on doit plutôt aborder nos peurs de cette façon: « Ok, vous êtes là? Je vais marcher avec vous et vous montrer que je suis capable de bien me sentir quand même! »
N’hésitez pas à vous ouvrir sur ce qui vous fait souffrir. Écrire, verbaliser ses émotions, les partager avec quelqu’un qui peut nous supporter ou nous comprendre, c’est bénéfique. Ça nous permet de nous sentir moins seule. Soignons notre santé mentale! Traitons-nous comme nous traiterions notre meilleure amie: avec douceur, positivisme et indulgence.
En terminant, j’ai envie de vous dire que le moment où vous accepterez votre condition (cela peut être capillaire, mais également tout autre état), le moment où vous déciderez de faire une démarche pour vous sentir mieux sera le point de départ d’un nouveau pan de votre vie. Vous aurez de nouvelles opportunités, vous ressentirez de la joie et un bien-être profond. C’est POSSIBLE et je vous le souhaite sincèrement! ❤
(Source photo en entête: Adobe Stock)