Le 20 janvier 2021, je devais me rendre à l’évidence. Je n’avais plus assez de cheveux sur la tête pour les porter sans prothèse. De plus, on m’avait offert des engagements professionnels avec mon casting atypique. J’avais donc décidé de raser ce qu’il restait de ma tignasse, comme en 2016. Vous pouvez relire mon billet ici.
Un an a passé depuis cette étape. Qu’est-ce qui changé, depuis? Comme vous le savez peut-être, mes cheveux ont recommencé à pousser, environ dix mois après le début de mes traitements avec le médicament Jak inhibitor (immunosuppresseur), sur l’étude clinique d’Innovaderm. Ça me fait vraiment du bien de revoir enfin mes cheveux! Voyez la différence: janvier 2021 vs janvier 2022! C’est assez fou!

Je me passe sans cesse la main dans les cheveux, comme si je n’arrivais pas à croire à cette repousse qui est, ma foi, assez fournie. Je lave mes cheveux douuuuucement, comme si j’avais peur qu’ils me restent entre les doigts. (C’est un peu intense, les traumatismes que l’on peut avoir, quand on fait de la pelade!) Heureusement, pas de chute massive pour le moment!
Toutefois, j’ai remarqué quelques petites plaques, ici et là. Les cheveux de la nuque ont repoussé (ça faisait plus de 6 ans que je n’avais plus rien à cet endroit), mais ça reste moins dense que sur le reste de la tête. De plus, force est de constater que j’ai de nombreux cheveux blancs… Aïe! Quand je n’en avais pas, bien… Je ne les voyais pas! 🙈 Ce n’est pas parfait, donc, mais, si on compare avec l’an dernier, ça n’a rien à voir! Ça pousse! Je suis HYPER contente et reconnaissante! 🙏🏻
Parfois, cela m’attriste de penser que tous ne puissent pas avoir accès au même traitement que moi. Il semble prometteur sur la majorité des patients, mais il n’est pas encore disponible sur les tablettes. Par ailleurs, j’ai su que l’équipe médicale qui me suit me gardera sur l’étude une année de plus, pour un total de trois ans! J’étais extrêmement heureuse d’apprendre cette nouvelle, lors de mon plus récent rendez-vous. Cela me permettra de poursuivre la médication. Les chercheurs, quant à eux, pourront vérifier si les effets positifs du traitement demeurent dans le temps.
Je ressens encore le besoin de parler de la pelade, question de sensibiliser les gens à ce problème, de briser les tabous et surtout, de faire en sorte que les individus qui en souffrent se sentent moins seuls. J’ai remarqué que, depuis le début de la pandémie, avec tout le stress que la situation a engendré, de nombreuses personnes ont vu leur chevelure s’amincir. Parfois, c’est une perte diffuse, répartie sur toute la tête. D’autres, fois, c’est clairement de la pelade, avec une perte de cheveux par plaques. Dans tous les cas, cela génère souvent une perte de confiance et une grande détresse. Je reçois des témoignages régulièrement, particulièrement quand je publie une photo en lien avec ma condition, sur mon compte Instagram ou ma page Facebook. Les gens sont prêts à se confier, même à une personne de l’autre côté de l’océan, qu’ils ne connaissent ni d’Ève ni d’Adam. Ils cherchent quelqu’un qui puisse les comprendre.
Et je les comprends. Mon dieu que je les comprends!
J’en profite pour faire une petite parenthèse sur la conférence Zoom créée par la l’aile francophone de la CANAAF (Canadian Alopecia Areata Foundation), à laquelle j’ai eu la chance de participer à titre d’invitée, en compagnie de la modèle Coco Labbée. Nous étions peu nombreux à ce premier événement, mais cela m’a fait beaucoup de bien d’entendre le témoignage de Coco. Je me dis que nous passons tellement par le même genre de processus et d’émotions… C’est bon de pouvoir en discuter avec des gens qui comprennent, justement!
D’ailleurs, si vous vivez avec l’alopécie aerata, je vous invite à vous joindre au groupe francophone, sur Facebook. Il y a là une communauté chaleureuse et des membres qui sont toujours prêts à supporter leurs pairs! Notez qu’il y a aussi des parents d’enfants qui vivent avec la pelade, dans le groupe. Vous y trouverez votre compte!
Ne restez pas pris avec votre tristesse, votre découragement ou votre déprime. Venez lire les témoignages des autres et vous exprimer; vous êtes les bienvenus! Aussi, vous pouvez toujours m’écrire en privé (via mon compte Instagram, c’est le plus simple). Je suis là! Je vous le rappelle souvent: VOUS N’ÊTES PAS SEUL(E)!
Pour conclure, je continue mon petit bonhomme de cheveux… euh… de chemin! 😆 Même si j’ai appris à vivre sans cheveux pendant plusieurs mois, cela me réjouit de les retrouver. En plus, cette tignasse est arrivée juste à temps pour m’éviter de geler, pendant l’hiver! Ce n’est pas rien! 😉🥶
J’utilise encore mes perruques à l’occasion, parce que ça me fait plaisir de changer de look. Il y a encore peu de temps, elles étaient au-dessus d’une armoire, bien disposées sur des supports conçus à cet effet, toujours accessibles. Maintenant, mes prothèses sont rangées dans un tiroir, ce qui constitue une grande étape en soi. Il faut dire que la pelade, j’ai aussi l’impression de l’avoir rangée dans un tiroir. Je ne tiens pas à la sortir de là de sitôt! 😬
Pour terminer, je vous partage quelques photos prises récemment, avec différentes prothèses, parce que… c’est tellement amusant de changer de tête! 🤩