Septembre, c’est le Mois international de sensibilisation à l’alopécie!
Je fais de la pelade (alopécie aerata) depuis que je suis toute petite, mais c’est en 2016 que j’ai vécu la première crise majeure qui a fait en sorte que j’ai dû raser mes cheveux, car je les perdais massivement.
Ils avaient plutôt bien repoussé, jusqu’à ce qu’ils retombent encore, au début de la pandemie, me forçant encore une fois à arborer ma coiffure style « oeuf a la coque »! Si la deuxième crise a été moins dramatique (j’avais développé les outils pour mieux gérer et accepter la situation), il n’en reste pas moins que cela reste une expérience traumatisante et très difficile à vivre.
Aujourd’hui, je suis hyper reconnaissante de voir mes cheveux repousser grâce à un nouveau traitement et je suis heureuse de voir que de plus en plus de gens connaissent cette condition qui affecte tant d’hommes et femmes.
Il y a encore beaucoup d’éducation à faire, mais on avance! Merci à la CANAAF (Fondation canadienne de l’alopécie aerata) pour son beau travail! D’ailleurs, l’organisme fait présentement une levée de fonds pour pouvoir continuer ses activités de sensibilisation et de soutien aux personnes atteintes d’alopécie et leurs familles. Pour donner, c’est par ici!
Pour en lire davantage sur mon aventure avec la pelade, vous êtes au bon endroit! Découvrez les autres billets de blogue que j’ai écrits sur le sujet!
Salutations à mes confrères et consœurs aux cheveux volatils! Vous n’êtes pas seuls! 🫶🏼
La semaine dernière, une recherchiste de l’émission Pénélope, de la radio de Radio-Canada, m’a offert de participer à un segment au sujet de l’alopécie féminine. L’entrevue avait lieu ce matin.
Quel bonheur de partager ce moment avec mon amie Manon Lebel (La coiffeuse qui perdait ses cheveux), Annie Noël de Tilly et l’animatrice Pénélope McQuade! Je crois que le sujet a touché beaucoup de personnes. Certaines se sont abonnées à mon compte Instagram et les statistiques de mon blogue explosent!
Nous allons nous créer une superbe communauté, pleine d’empathie, de douceur, de beaux partages inspirants et d’espoir! Parler d’alopécie et de pelade fait tomber les tabous et éduque la population sur cette condition, un petit pas à la fois.
Je suis sur un petit nuage! Ça me fait tellement plaisir de savoir que ce partage d’expérience peut faire du bien aux personnes qui vivent le stress d’une perte de cheveux! Soyons belles. Soyons fortes. Soyons UNIQUES!
Dernièrement, j’ai découvert la page Facebook d’Hellopecia – L’alopécie sans tabou. En navigant sur le mur, je suis tombée sur un court-métrage d’animation fort touchant, au sujet de l’alopécie androgénétique. Même si ma condition n’est pas tout à fait la même, je me suis tout de même reconnue dans les propos de la narratrice.
J’avais envie de vous partager ce petit film, réalisé par Maya Gering. Il est anglais, avec possibilité de mettre les sous-titres en français. Je vous copie le texte ici, car lui-même résonne fort. Si vous avez envie d’en savoir plus sur la réalisatrice, elle parle de son expérience capillaire dans cette entrevue avec la journaliste Coline Paistel, sur le site d’Ouest France.
Le film de Gering est au bas du billet de blogue que vous êtes en train de lire. 👇🏽 Bon visionnement!
La Chute – Maya Gering
Il y a cinq ans, on m’a diagnostiqué une alopecia adrogénétique. C’est un terme médical pour ce qu’on appelle plus souvent la chute de cheveux héréditaire, ou pire, la calvitie féminine. Vous vous demandez peut-être à quoi ça ressemble?
Ces cinq dernières années, mes cheveux se sont affinés. La raie s’est continuellement élargie. Mes cheveux ont perdu plus de 50% de leur masse. Chez moi, tout est couvert de cheveux. C’est un secret. Pendant cinq ans, je ne l’ai dit à personne. J’avais peur, je me sentais anormale. La calvitie n’était pas censée m’arriver, à moi, aux femmes!
Les cheveux sont un symbole de l’identité. C’est une des premières choses que les personnes remarquent chez les autres. Les cheveux projettent un message fort sur le mode de vie et les croyances, ainsi que sur l’âge, le genre et la classe, que nous le voulions ou pas.
Il existe une attente sociale sur l’apparence physique féminine. Les femmes sont censées avoir des cheveux. L’alopécie androgénique n’est que l’une des nombreuses conditions ou circonstances qui prouvent le contraire. Pourtant, les femmes ayant une calvitie sont invisibles. Pourquoi? Parce que la calvitie féminine est un tabou sociétal. Plusieurs millions de femmes, aux États-Unis seulement, ont une alopécie androgénétique, mais il n’y a absolument aucune représentation ou conversation sur la perte de cheveux féminine. Les seules femmes perdant leur cheveux visibles dans les médias sont des patientes victimes du cancer.
Dans notre société où il existe une corrélation claire entre la beauté et le statut social, la perte de cheveux chez les femmes est ignorée et niée. Inutile de préciser donc, qu’à l’annonce de mon diagnostic, j’ai reçu le verdict comme une condamnation à mort. Comme s’il me restait une courte fenêtre de temps pour réussir professionnellement, amoureusement et existentiellement avant que le secret de ma calvitie ne soit découvert, m’excluant inévitablement de la société.
J’ai désespérément cherché des moyens d’enrayer la chute, de récupérer mes cheveux d’avant. Malheureusement, pour les femmes, ce n’est pas possible.
Il existe des traitements coûteux et nécessitant beaucoup d’entretien. Cela ne les fait pas repousser, cela ralentit simplement le processus. Cependant, je n’étais pas découragée. Tous les jours, deux fois par jour, je mets 6 gouttes de minoxidil 5% sur mon cuir chevelu. Il élargit les vaisseaux sanguins pour permettre à plus d’oxygène, de sang et de nutriments d’atteindre le follicule pileux. Cela coûte 30 euros pour 3 bouteilles minuscules et bien sûr ce n’est pas couvert par la sécu. Ce spray accroît le flux sanguin vers le visage. Ça me fait rougir. Je rougis dans n’importe quelle interaction sociale. Un autre effet secondaire est la sueur. Je transpire énormément du cuir chevelu. C’est très charmant, comme vous pouvez l’imaginer.
Chaque matin, je dois appliquer du gel d’œstrogènes sur ma peau et prendre une pilule de 50 g de cyprotérone qui bloque la testostérone. Cette pilule ralentit la perte de cheveux, mais elle est également utilisée comme inhibiteur sexuel pour les délinquants sexuels, causant ainsi des ravages sur ma libido.
En plus du spray, du gel et de la pilule, il y a le temps infini passé devant le miroir dans une bataille que j’appelle « ma lutte contre la mocheté” (my fight against ugliness) à essayer de déguiser ma perte de cheveux.
Ces 5 dernières années vivant avec la chute de cheveux, les rougissements, la transpiration, la mochetée, l’obsession m’ont dévorée à tel point que je me suis demandée si je pouvais encore être considérée comme une femme. Ma perte de cheveux est devenue de plus en plus perceptible. J’étais hyper consciente des regards sur mes cheveux.
Au fil du temps, j’ai commencé à ressentir le besoin de dire aux personnes proches de moi ce que je vivais. Je ne le voulais pas, mais, je sentais que je devais les avertir que je serais bientôt une paria de la société.
Alors, très lentement, j’ai commencé à parler de mon alopécie androgénique. Cela a eu un effet inattendu. Plus je parlais de ma perte de cheveux, plus je la normalisais. Je me suis rendu compte que je m’étais contrainte à vivre dans le placard de la perte de cheveux.
Je comprends aujourd’hui pourquoi se cacher semblait être la seule option. Toute ma vie j’ai appris inconsciemment à penser de cette façon. Ma calvitie perturbe les critères normatifs de la beauté, elle défie l’idéal féminin. Il existe des sanctions considérable pour des femmes qui ne respectent pas les normes de beauté hétéronormative de la société.
Il ne m’est jamais venu à l’esprit de remettre cela en question. Je savais juste que je devais me cacher ou subir les conséquences. Aujourd’hui, je n’ai plus peur.
La perte de cheveux n’est pas un sujet dont parlent les féministes, et je veux justement défendre l’idée que ce sujet est intrinsèquement féministe. Nous défendons la même chose. Nous refusons d’être soumises à la discrimination patriarcale. Les femmes ne sont pas définies par les cheveux. Les femmes perdent leurs cheveux. Ce n’est pas le fin du monde et cela doit être connu et banalisé. Nos histoires doivent être répresentées.
Féministes, ceci est un appel à l’inclusion, un appel à la visibilité. Parlez aux femmes qui perdent leurs cheveux. Parlez des femmes qui perdent leurs cheveux. Votre silence répand l’ignorance. Les hommes chauves sont socialement acceptables. Ils sont même souvent considérés comme forts et virils. Qu’est-ce qui empêche les femmes d’être vues d’une manière si positive? L’attente sociale selon laquelle elles devraient avoir des cheveux. Cette attente doit être modifiée. Les femmes chauves ont le puissant potentiel de changer le discours normatif. Leur simple existence est une rébellion.
Mon existence est une rébellion. Il suffit simplement de parler de la perte de cheveux pour briser un tabou historique. Accepter ma propre perte de cheveux, c’est déclarer la guerre, faire du bruit, se révolter.
La perte de cheveux n’est plus mon démon. C’est mon cri de ralliement. Le genre est une construction sociale. Les cheveux n’ont rien à voir avec le fait d’être une femme.
C’est la première fois que je vois ma tête en entête (!) d’un article en portugais! J’essaie d’obtenir l’autorisation de vous le traduire. En attendant, il y a Google traduction qui peut vous dépanner! 🙂
Comme vous le savez peut-être, mes cheveux repoussent. Or, il me fait toujours plaisir de partager mon histoire, car je sais que beaucoup de femmes souffrent en silence, peu importe la cause de la perte de cheveux.
Dernièrement, j’ai été étonnée de voir qu’on parlait ENFIN de perte de cheveux féminine dans un magazine populaire. En effet, si vous souffrez d’une perte de cheveux anormale, l’article paru dans le magazine Protégez-Vous de janvier 2018 pourrait vous intéresser. On y parle de certains traitements offerts pour limiter la chute ou favoriser la repousse des cheveux.
Malheureusement, comme on aborde surtout l’alopécie androgénétique (qui est héréditaire et hormonale), on ne parle pas des solutions pour la pelade. Snif! Snif! J’aurais été curieuse de voir ce qu’ils auraient proposé!
Voici tout de même le lien pour les abonnés du magazine. Vous pouvez également vous procurer la revue en kiosque ou l’emprunter à votre bibliothèque! Bonne lecture!